Estelle et Hervé Francès

Le couple de collectionneurs lance une fondation d’art contemporain à Senlis. L’idée : faire dialoguer les œuvres d’un artiste invité avec des pièces issues de la collection et regroupant près de 150 créateurs dont Andres Serrano, Mounir Fatmi, Adel Abdessemed et Nan Goldin.
Actu France – Up !, Septembre 2009 – Par Françoise-Aline Blain

(…) Le choix de la Fondation se portera toujours sur des œuvres que l’on n’oubliera pas. Même si elles dérangent, choquent, provoquent le débat. (…) Une fondation d’avenir dans un lieu de mémoire. (…) La Fondation est située au cœur de la vieille ville, ceinte de remparts gallo-romains et du Moyen Age. (…) Elle est prolongée sur toute sa longueur par un jardin orienté vers la Cathédrale de Senlis, érigée au XIIe siècle.

Les Senlisiens Estelle et Hervé Francès viennent de lancer leur fondation, riche de près de 300 œuvres, dans une imposante demeure posée au cœur de la cité royale. (…) En seulement quelques années, ces deux quadragénaires (…) ont rassemblé un véritable trésor culturel : photographies, sculptures, vidéos, tableaux… Autour d’un thème : l’Homme.

Le 24 juin 2009 – Par Sylvain Henry

C’est un projet de vie de famille, très intime »,résume Estelle Francès. Avec son mari, elle vient de créer la Fondation Francès. (…) En à peine cinq ans, ils ont réuni une étonnante collection. Des artistes déjà reconnus ou d’autres qui frémissent. Ils ont écumé les foires de New York, Paris, Bâle ou Londres. « On part toujours ensemble. C’est un jeu. On visite et on tombe toujours d’accord sur les mêmes pièces. Tout se fait instinctivement », explique Estelle. « C’est un peu une drogue, une passion physique », renchérit Hervé Francès. Tout s’emboîte comme des poupées russes : la fondation et la maison familiale sont mitoyennes. « Le premier mot que mes enfants ont prononcé c’est tableau », s’amuse Hervé.
« Ce sont de véritables collectionneurs. L’aspect spéculatif ne les intéresse pas, car ils ne veulent pas vendre leurs pièces. Ils désirent surtout partager cette passion », explique Jacqueline Rabouan-Moussion, galeriste parisienne. Les « enfants » d’Estelle et Hervé sont plutôt terribles. « Les œuvres doivent être dérangeantes, pas par provocation mais il faut qu’elles racontent des histoires : les forces et les travers de l’homme. C’est ce que l’on voudra partager avec d’autres personnes : la fondation doit être un vrai lieu social où l’on dialoguera. Senlis a changé. Ce n’est pas cette caricature de ville bourgeoise que l’on colporte. Et même si cela dérange le bourgeois, ce n’est pas ce qui va nous arrêter », avertit Hervé Francès, élevé dans la fibre communiste.

Le coup d’envoi ressemblera à un coup de poing. Le 26 avril, l’exposition “Mort ou vif” proposera les photos du célèbre Andres Serrano, prises dans des morgues.

Depuis la rentrée 2009, un nouveau lieu consacré à l’art contemporain à vu le jour au cœur de Senlis : il s’agit de la Fondation Francès inaugurée en septembre. L’originalité du projet de la Fondation est d’être à la fois un lieu d’exposition et une galerie. Créée à l’initiative d’Hervé et Estelle Francès, amateurs d’art et collectionneurs, la Fondation occupe un bâtiment et un jardin au pied de la cathédrale du XIIe siècle. Elle propose chaque année trois expositions dédiées au meilleur de la création contemporaine avec un même principe directeur : faire dialoguer les œuvres d’un artiste invité avec des pièces issues de sa collection regroupant les travaux de près de 150 créateurs.

Janvier 2006. L’agence de publicité Okó emménageait dans ses nouveaux locaux de la région parisienne: 800 m2 pour 16 personnes… Mais aussi 40 œuvres d’art ! Car cette PME, dirigée par Hervé Francès, un passionné d’art contemporain, investit, depuis trois ans, dans une collection digne d’un musée privé, que son patron utilise comme outil de communication. Pour créer l’événement, Hervé Francès va jusqu’à organiser des expositions temporaires. En mars, il a réuni, en plus de sa collection permanente, les œuvres d’une dizaine d’artistes pour une exposition d’un mois. «Nous avions convié des galeristes, des collectionneurs et nos clients lors du vernissage, raconte le dirigeant. 40% ont répondu présents et la plupart nous demandent déjà quand aura lieu la prochaine.» Hervé Francès est sans cesse à l’affût de nouvelles pièces. (…)