L'Agora des Arts
« Estelle et Hervé Francès ont commencé à acheter des oeuvres d’art contemporain il y a sept ans, avec notamment des pièces de Gloria Friedman et d’Andres Serrano, s’intéressant dès le début à ce qui a trait à l’homme, ses excès, ses souffrances, ses doutes, ses interrogations. Pour ce couple de quadras, dont la vie professionnelle est centrée sur la communication, il ne s’agit pas de faire œuvre de découvreurs et de mécènes, mais de constituer une collection « cohérente », correspondant à leurs goûts mutuels (ils achètent toujours à deux) et à une reconnaissance déjà acquise par le marché de l’art (pour lier l’artistique à l’efficient). Ils s’appuient pour cela sur des galeristes qui ont aussi contribué à former leur oeil. Depuis un an, après avoir créé une fondation et être passé à la vitesse supérieure (250 œuvres achetées au cours des 3 dernières années), ils ont souhaité faire connaître leur collection (400 œuvres de 150 artistes) en organisant quatre expositions thématiques par an, enrichies d’œuvres prêtées par des galeries. (…)
Catherine Rigollet
Libération
La fondation Francès toujours plus "Enragés" - Le 24 septembre 2010
Depuis un an, deux collectionneurs de l’Oise confrontent leurs oeuvres avec celles d’un artiste.
C’est par un cul de vache grandeur nature que le visiteur est accueilli à la fondation Francès. Le postérieur de la bête fixé sur une planche de Plexiglas jaune fluo, elle-même accrochée au mur, ne passe pas inaperçu. Un peu plus loin, ce sont trois (…)
ARTS, Le 24 septembre 2010 – Par Henri-François Debailleux
D'architectures
Enragés - Le 1er septembre 2010
ENRAGÉS Artiste invité : Ghyslain Bertholon (School Gallery Paris)
Jusqu’au 30 septembre 2010
Une invitation à nous interroger sur notre férocité et notre rage d’humains… à travers nos amis, cousins ou frères… les bêtes.
En dialogue avec (…)
COTE Magazine
Fondation Francès à Senlis - Le 1er août 2010
Situé à une quarantaine de kilomètres de Paris, dans un parc naturel préservé du département de l’Oise, la commune de Senlis conserve de sa longue histoire un patrimoine exceptionnel qui en fait un des hauts lieux touristiques de la région Picardie. La cathédrale Notre-Dame est l’un des premiers monuments gothique du pays. De fondation antique, cette ex-résidence royale constituée de maisons pittoresques ceintes de remparts gallo-romains et médiévaux reçoit fréquemment des tournages de films… L’an passé, les Senlisiens ont fait un saut dans le présent, voire dans le futur, grâce à un jeune couple de collectionneurs. Estelle et (…)
What’s on urban – Le 1er août 2010
Exporevue
'Famille de sang' à la fondation Francès - Avril 2010
Les Francès sont toujours aussi pertinents dans leur accrochage. Cette fois leur deuxième exposition s’organise autour de l’artiste Michaël Matthys, originaire de Charleroi en Belgique, défendu par le galeriste Jacques Cérami de cette même ville, en connotation avec la série “Royal Blood” d’Erwin Olaf et de Sophie Muller. (…)
Pour les Francès collectionneurs, créateurs de la Fondation, leur thème unique est l’homme et ses excès. Ils possèdent 300 œuvres, 145 artistes, de 30 pays différents. Ils sont judicieux dans leur choix, passent au dessus des tabous. Le sang n’est pas seulement signe de mort mais est également signe de vie.
Par Elisabeth Petibon
La suite de l’article est à découvrir sur www.exporevue.com
International Herald Tribune
Global Edition New York Times – Le 26 février 2010
In pursuit of the finer things. The art of collecting art (Part 3: Foundations)
Vocation. From collection to institution.
Creating a home to protect and nuture artworks
In 2009, a couple, Estelle and Hervé Francès, set up the Fondation Francès in Senlis, France to show off their collection of 350 pieces of contemporary art, which they began to put together only five years ago. Their gallery is adjacent to their home, (…) in the beautifully preserved medieval city near Paris made famous recently by the film ‘Seraphine’ (the true story of Séraphine Louis, a native painter from Senlis who was discovered by a German art dealer).(
How to build a collection : cultivate patience, but be ready to swoop like a hawk
For the love of art. Preserved for posterity.
(…) Estelle and Hervé Francès, creators of the Fondation Francès in Senlis, France, also seek to communicate their passion for art to others, choosing “art that disturbs but inspires dialogue”for their 350-piece collection, with works by such taboo-breaking artists as Andres Serrano, Erwin Olaf and Dash Snow.
Their method for deciding whether to buy a work is to talk it through together. “I need to have the keys to explain a work to my three children”, says Estelle Francès. If the couple does not agree about a pièce, they don’t buy it.
The one exception was ‘Eat Shit and Die’, an installation by Dash Snow, an American artist who died of a drug overdose last year just before his 28th birthday. Hervé wanted to buy it, but Estelle did not. “I’m okay with ‘man and his excesses’ and difficult subjects like death”, she says,“but pure destruction is more difficult for me.”They agreed that Snow is an important artist, however, and bought the installation anyway. “He’s a witness to our time”, she says. “I still don’t have the keys to explain the work, but I’ll find them.”
Le Journal des Arts
Famille de sang – 22 janvier/4 février 2010
Pour sa deuxième exposition, la Fondation Francès affirme l’audace de ses partis-pris.
(…) Le doute sur le bien-fondé esthétique des choix des jeunes fondateurs et collectionneurs installés à Senlis s’épaississait à la lecture d’une note d’intention : « L’art est juste lorsqu’il est juste au-dessus de ce que nous tolérons. (…) Lorsqu’il nous pousse aussi parfois à déglutir ou à vomir. » Mais c’est surtout le désir de provoquer le dialogue qui anime ces passionnés du beau et de l’émouvant en art.
Par Julie Portier
Point de vue
La Fondation Francès – 13-19 janvier 2010
Le choc des cultures. Senlis, paisible ville des Capétiens, accueille depuis septembre dernier la très radicale fondation d’art contemporain d’Estelle et Hervé Francès. Entre ‘provoc’ et pédagogie…
Il se passe des choses bien étranges et pénétrantes au 27 de la rue Saint-Pierre à Senlis (…) une véritable ‘petite boutique des horreurs’ : les cadavres d’une morgue couturés comme des gigots de sept heures, un enfant soldat en treillis de combat pointant, avec ses doigts en forme de revolver, la très royale et paisible cathédrale avoisinante. Mais aussi le poing rageur d’un mort-vivant perçant le couvercle de bois d’un cercueil ou encore des scènes de repas dominicaux peintes avec le sang du pater familia… Bienvenue à la toute nouvelle fondation d’art contemporain d’Estelle et Hervé Francès !
(…) Ce jeune couple livre aux yeux et aux sens de leur voisinage une vision crue, voire cruelle, du monde, de l’homme et ses excès.
Dans le paysage (de carte postale) de Senlis, l’ouverture d’un lieu aussi politiquement incorrect n‘est pas pour passer inaperçue. (…) Ces deux agitateurs d’idées aux aspirations esthétiques radicales ont des cerveaux aussi torturés et gothiques qu’un Roger Corman ou un Tim Burton. Et cela les amuse d’avoir d’une certaine façon introduit l’esprit de Massacre à la tronçonneuse dans La Petite Maison dans la prairie.
« L’art est juste lorsqu’il est juste au-dessus de ce que nous tolérons, de ce que nous acceptons, de ce que nous imaginons. » (…) confie Estelle, plus gant de soie que gant de crin. Petit-fils d’élu communiste, Hervé, lui n’a pas peur de choquer ‘le bourgeois à œillères’.
(…) On l’aura compris chez les Francès, une exposition ne sera jamais décorative, mièvre, mais corrosive, incisive jusqu’au sang…
« Choquer pour choquer, cela ne nous intéresse pas, précise Estelle, nous préférons que les gens passent le pas de la maison. (…) Nous sommes toujours là pour accueillir les visiteurs, dialoguer avec eux. »
(…) Pour le couple, collectionner des artistes vivants « oblige à penser au futur, à ne pas s’endormir, à laisser aussi le hasard s’introduire dans leur vie ». Et d’une certaine manière, « à ne pas vieillir, ni se scléroser le cerveau et l’âme. »
Par Raphaël Morata
L'officiel des Galeries et Musées
La fondation Francès - Janvier/Février 2010
La philosophie des Francès peut paraître brutale, ne vous attendez pas à être caressé par la douce mélancolie d’une nature morte, à Senlis vous en prendrez plein les yeux. L’art dérange, choque, il n’est pas décoratif. L’intérêt n’est pas de plaire mais de faire réagir.
(…) L’idée est originale et pertinente : convier un artiste à exposer et à dialoguer avec des œuvres choisies de la collection.
(…) L’intérêt est noble et le défi audacieux : échanger, transmettre et faire découvrir l’art au plus grand nombre. Un engagement à sang pour sang !
Par Laure Coulon, rédactrice en chef
Images Magazine
La collection Francès – Décembre 2009 Janvier 2010
Initiée il y a sept ans, la collection d’Estelle et Hervé Francès a commencé un peu par hasard.
(…) Pour eux, découvrir et acquérir une pièce, c’est un choix commun, souvent évident puisque collectionner est une pulsion intime, définie par l’histoire de chacun. Ainsi s’est dessinée instinctivement la ligne directrice de leur collection, orientée vers la nature de l’homme. Et s’ils ont toujours décidé de se tourner vers des œuvres qui les”remuent” tous les deux, ils s’efforcent désormais de faire des choix plus radicaux, moins directement parlants mais aussi riches de sens, afin de pousser l’autre dans ses retranchements.
Ils viennent par exemple, sous l’impulsion d’Hervé, de faire l’acquisition d’une installation de Dash Snow (Eat, shit and die) sur l’autodestruction. Un tournant puisque, si la transmission et la mort sont des thèmes récurrents dans leur collection, car le couple connaît ces sujets pour les avoir éprouvés, Estelle n’était pas sûre de pouvoir aborder celui-là. En cela, elle qualifie le fait de collectionner de “schizophrénique”. Partager ses émotions artistiques est en effet un moyen de dire des choses et de se construire. Et c’est pour cette raison que le couple a toujours partagé ses œuvres, d’abord en famille, puis très vite auprès d’un large public en organisant des expositions dans l’agence de publicité d’Hervé.
(…) Ils décident au bout de cinq ans de créer une fondation d’entreprise, où ils présentent des expositions thématiques en partenariat avec des galeries invitées. Il s’agit pour eux d’un moyen d’échanger, de soutenir un artiste et de revaloriser le métier de galeriste, qui pâtit parfois de son image de simple marchand. Le collectionneur est un stimulateur, qui permet de faire vivre la création. Les Francès sont ainsi à l’origine de la production d’œuvres, comme dans le cas de Robert Gligorov par l’intermédiaire de sa galerie italienne.
Par Laurence Cornet