Sexe, Argent et Pouvoir

Afghanistan (2001) est une composition montrant une seringue modelée avec un billet de 500 afghani. Comme dans beaucoup de ses oeuvres, le cynisme et les métaphores allusives sont utilisés. Ici, cette oeuvre dénonce par sa combinaison “outils” et “argent” la narco-économie qui gangrène l’Afghanistan, faisant de ce pays l’un des principaux producteurs et trafiquants de drogues au monde. La signature de l’artiste en bas à gauche rappelle l’écriture écolière, soigneusement manuscrite sur un trait tracé à la règle, une lecture contradictoire entre la tension dramatique qui se joue à travers la seringue et la naiveté de cette écriture enfantine, le tout assemblé sur du simple papier canson.

Provenance: Galleri Andersson Sandström (Stockholm). Acquisition en 2007.

Ce portrait est issu du deuxième ouvrage de Larry Clark, Teenage Lust, un recueil de photographies presque autobiographiques, prises entre 1960 et 1980. Larry Clark fige des instants de la jeunesse, sans jugement, sans dénonciation, ne photographiant que des instants de vie pour qu’ils puissent être partagés et ressentis. Son œuvre continue de créer la polémique: en 2010, une rétrospective consacrée à l’artiste au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris fut interdite aux moins de 18 ans. « A mon époque, on ne parlait de rien, les drogues n’étaient pas censées exister, il n’y avait pas de sexe, pas d’inceste, pas de pédophilie… J’ai voulu montrer les choses que personne ne montrait. »

Avec The Human Factor, Gloria Friedmann illustre la fragilité de l’être humain et son caractère unique. Le facteur humain évoque le rapport qu’entretient l’espèce humaine avec son écosystème, les éléments qui la différencient des animaux, tels que les émotions ressenties par la vue d’une œuvre d’art. Mais ce concept est aussi synonyme d’erreur humaine, traduisant sa fragilité par son aspect imprévisible, incontrôlable. L’artiste crée un contraste entre la vision de cet homme, debout, le sourire aux lèvres, et la réalité de son existence, incertaine, prête à se briser, aussi fragile que son environnement, aussi fragile que le matériau qui le compose, la terre.

Provenance : B&D Studio Contemporanea (Milan). Acquisition en 2006.

Face à un univers fantasmé où les femmes règnent en maîtresses, Nan Goldin reste ancrée dans la réalité avec une autre forme de prostitution, plus raffinée, mais qui, sous un aspect plus chaleureux, apporte la même destruction. Ici le don est synonyme de perdition et malgré l’apparente beauté du moment, on ressent l’isolement de chaque protagoniste. Cette vision illustre l’isolement des relations sexuelles d’aujourd’hui, où dans la recherche d’une rencontre c’est à sa propre solitude que l’on se confronte.

Provenance : Phillips New York. Acquisition en 2008.

Provenance : Phillips New York. Acquisition en 2009.

Provenance : Sotheby’s Hong kong. Acquisition en 2009.

Le Prince Philip, époux de la reine Elisabeth II, scrutant amusé une photographie érotique d’une supposée Marilyn Monroe amuse autant qu’il fascine le regardeur. Le traitement de ces photographies ressemblent à si méprendre à de réels clichés de paparazzi: les plans sont flous, présence de bruits, plans très serrés et comme pris à la volée. En utilisant des sosies, l’artiste crée un leurre dans notre perception des images et dans notre capacité à juger de leur veracité. L’image est façonnée de telle manière que nous peinons à distinguer le vrai du faux. Teintée d’humour mais aussi d’une réelle réflexion sur notre rapport à l’image, l’artiste rappelle que c’est à partir de notre regard et de notre jugement que l’image se façonne et que le récit qui en découle prend forme. Nous créons ainsi le mythe par la simple activation de notre regard.

Provenance: Galerie Hamilton (Londres). Acquisition en 2008.

Dans une mise en scène provocante, Paris Hilton est enroulée d’un fil de micro qui lui lacère le corps à la façon du bondage. Insultante de part ce doigt d’honneur, Paris Hilton défie la caméra du regard. Personnalité mondaine dont la fortune atteint des sommets, elle semble à la fois provoquer une classe populaire dans cette photographie intitulée “Class struggle” ( ou“lutte des classes”), et être prise au piège de sa propre vie.

Provenance: B&D Studio Contemporanea (Milan).Acquisition en 2008.

« LLUKS », de l’anglais « skull » épelé à l’envers, représente un crane surdimensionné paré de bijoux. Comme une vanité contemporaine, cette pièce mêle l’opulence à la mort. Ce crâne symbolise l’essence de l’homme dans sa finitude, tandis que les bijoux renvoient à une construction de l’homme, et de leur association nait la possibilité d’une seconde vie. Le processus naturel se mêle au processus culturel pour permettre la perpétuation de la vie, créant ainsi des jeux de sens.

Provenance: Galerie Barnoud (Quetigny).Acquisition en 2008.

La série Nudes propose des images colorées numériquement plus ou moins abstraites, qui entraînent le spectateur dans un jeu extrêmement irritant avec sa propre perception, sa propre attente et ses propres fantasmes érotiques.

Provenance : Hasted Hunt. Acquisition en 2008.

La notion de transgression est récurrente dans le travail de Jeffrey Silverthorne. C’est cette notion d’interdits, de jeu, de dépassement de soi aussi bien psychologiquement que physiquement, que l’on retrouve avec Demented Billy. En représentant cet ange torturé, perdu entre innocence, virilité et ridicule, l’artiste fait la démonstration d’une détresse avec beaucoup de dérision. Chaque série photographique est une expérience pour celui qui s’y confronte.

Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2010.

Jeffrey Silverthorne s’intéresse à la représentation du corps dans tous ses états, que ce soit à travers le nu érotisé, le corps sans vie dans sa série Morgue ou des portraits bruts de travailleuses du sexe et de femmes trans dans Female impersonators. Il a réalisé cette série dans les années 1970, pour laquelle il a trouvé l’inspiration une nuit lorsqu’il aperçut une de ces “female impersonators”, un homme travesti en femme sortir d’une boîte de nuit à Providence, Rhode Island. Il se prit de fascination pour cette figure unique et singulière, qu’il tend à représenter à travers cette série. Cette fascination se double d’une tendresse pour ses modèles, qu’il souhaite capter au plus proche de leur réalité, parfois non sans crudité.

Avec ce portrait, Silverthorne saisit aussi bien la construction d’une autre personnalité que la liberté d’être soi dans un monde sclérosé. Il illustre ce lien complexe entre la volonté d’être ce qu’on voudrait être et ce à quoi on “devrait” ressembler. Face à ces injonctions, Dougie, Jackie et Rollin’ semblent faire front en adoptant la même pose.

Provenance : Galerie Vu’, Paris. Acquisition en 2010.

Provenance : Aeroplastics Contemporary. Acquisition en 2012.