L’exposition LEURRE est l’occasion pour chacun d’expérimenter l’art au plus près, de ressentir physiquement l’intensité d’une oeuvre avant d’en découvrir l’intime. Cette exposition permet d’apprécier de façon ludique notre role face à l’oeuvre. Ce jeu d’enfant crée d’abord l’étonnement et développe la curiosité, puis il bouleverse notre perception des choses et des êtres.
« Leurre » s’intéresse à la relation physique que chacun entretient avec l’oeuvre : comment notre posture face à l’oeuvre intervient-elle dans notre interprétation profonde de celle-ci ? L’attitude du visiteur n’est pas innocente, elle révèle bien des choses. Postures extraverties ou plus pudiques, il y a différentes manières de saisir une oeuvre par le corps. Les miniatures d’Oana Farcas imposent au visiteur de s’approcher, de se courber, de concentrer toute son attention et de prendre le temps de l’observation. D’autres oeuvres de l’exposition produisent l’effet inverse. Leurs grands formats obligent l’éloignement pour mieux les appréhender dans leur globalité et découvrir l’image qui, de près, paraissait floue.
« Leurre » est aussi une réflexion sur l’ambiguïté de l’image. Dans ce jeu des apparences trompeuses, une simple penderie dans le tableau Death is fancy II d’Oana Farcas dénonce notre relation au pouvoir, au paraître, à l’animal. Liu Bolin joue de l’art du camouflage tel un guerrier chinois pour mieux attirer l’attention sur une affiche de propagande gouvernementale. Avec James Casebere, Zan Jbai et les autres artistes sélectionnés, l’oeuvre ne se livre pas au premier regard. Elle joue l’illusion et les faux-semblants, elle trompe l’oeil. L’artiste nous manipule.
« Leurre » invite à une découverte du sens caché, à une danse interrogative autour de l’oeuvre pour en déceler les secrets.
« Leurre » trompe celui qui se fit aux apparences. Un jeu d’enfants pourrait-on croire.