La fondation d’entreprise Francès est heureuse d’accueillir l’artiste français Kader Attia, lauréat du Prix Marcel Duchamp (2016) représenté par la Galleria Continua partenaire de cette exposition, intitulée “Mémoire de l’Oubli”.
Les espaces de la Fondation sont confiés sous la forme d’une carte blanche à l’artiste afin d’y apporter une nouvelle réflexion dans ce lieu de passation de la création, puisque, chaque année, un nouvel artiste investit les lieux.
Kader Attia intégrait pour la première fois la collection Francès il y a 10 ans avec l’acquisition en 2009 de l’œuvre Alpha Beta puis la relation s’est intensifiée au fil des acquisitions successives. Ses œuvres ont une place particulière, intime. Historiques et politiques, elles s’inscrivent dans un dialogue contemporain et prennent part au débat. Elles ont aussi une forte résonance dans l’histoire de la collection Francès sur un des sujets qui la nourrit et la passionne : les excès de l’humanité. L’œuvre entière de Kader Attia attise les émotions et invite à l’approfondissement de toute réflexion.
Pour “Mémoire de l’Oubli”, l’artiste aborde les thématiques de la mémoire, de la réparation et de l’effacement. Il puise dans les archives de l’histoire, les failles de l’humanité et ses récits personnels. Il extrait et révèle les traumatismes pour ensuite les valoriser et les réparer. Une définition réfléchie de la réparation dans une société obsédée par l’effacement, celui d’une cicatrice, d’une ride, d’un trauma ou d’un conflit et qui équivaut à nier l’existence de ces traces faisant la singularité même de notre humanité. Autour de ce discours, Kader Attia brandit une arme majeure pour panser les plaies : la “connaissance”, de l’histoire et du monde, pour une altérité substantielle. La mémoire entre en jeu, elle est au cœur du travail de l’artiste. Scrutée et analysée par celui-ci, elle fascine par ses nombreuses capacités, dont celle d’oublier certains traumas, puis de les faire réapparaitre. Les blessures physiques ou psychiques ne sont jamais totalement effacées et les nier seraient dramatiques, d’autant plus qu’elles se révèlent dans la mise en place d’un processus de transmission.
Une installation inédite nommée “Mémoire de l’Oubli” conçue in situ est proposée par l’artiste. Plongé totalement dans le noir, le regardeur est confronté à la réclusion, mais son attention devrait lui permettre de déceler les possibilités d’une échappatoire. Regarder devient alors une nécessité, une survie. Une expérience unique pour s’immerger dans les méandres de la mémoire.
Kader Attia tient un discours cicatriciel sur la vie et ce qu’elle engendre. Comme des miroirs, ses œuvres réfléchissent nos craintes et nos blessures mais nous font entrevoir la possibilité d’un salut.
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Finissage de l’exposition en présence de l’artiste le 25 janvier 2020 !