Kader Attia – Mémoire de l’oubli, Acte I

du 15 octobre 2018 au 31 décembre 2018

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La fondation d’entreprise Francès est heureuse d’accueillir l’artiste français Kader Attia, lauréat du Prix Marcel Duchamp (2016) représenté par la Galleria Continua partenaire de cette exposition, intitulée “Mémoire de l’Oubli”.

Les espaces de la Fondation sont confiés sous la forme d’une carte blanche à l’artiste afin d’y apporter une nouvelle réflexion dans ce lieu de passation de la création, puisque, chaque année, un nouvel artiste investit les lieux.

Kader Attia intégrait pour la première fois la collection Francès il y a 10 ans avec l’acquisition en 2009 de l’œuvre Alpha Beta puis la relation s’est intensifiée au fil des acquisitions successives. Ses œuvres ont une place particulière, intime. Historiques et politiques, elles s’inscrivent dans un dialogue contemporain et prennent part au débat. Elles ont aussi une forte résonance dans l’histoire de la collection Francès sur un des sujets qui la nourrit et la passionne : les excès de l’humanité. L’œuvre entière de Kader Attia attise les émotions et invite à l’approfondissement de toute réflexion.

Pour “Mémoire de l’Oubli”, l’artiste aborde les thématiques de la mémoire, de la réparation et de l’effacement. Il puise dans les archives de l’histoire, les failles de l’humanité et ses récits personnels. Il extrait et révèle les traumatismes pour ensuite les valoriser et les réparer. Une définition réfléchie de la réparation dans une société obsédée par l’effacement, celui d’une cicatrice, d’une ride, d’un trauma ou d’un conflit et qui équivaut à nier l’existence de ces traces faisant la singularité même de notre humanité. Autour de ce discours, Kader Attia brandit une arme majeure pour panser les plaies : la “connaissance”, de l’histoire et du monde, pour une altérité substantielle. En somme, une œuvre profondément sociale.
Convoquant son vécu et sa culture orientale, il traite du déracinement et de la perte d’identité dont le déni et le traumatisme sont parmi les conséquences directes de ces épreuves. Les notions de culture et de connaissance apparaissent alors comme des réponses, des actes de résistance.
La mémoire entre en jeu, elle est au cœur du travail de l’artiste. Scrutée et analysée par celui-ci, elle fascine par ses nombreuses capacités, dont celle d’oublier certains traumas, puis de les faire réapparaitre. Les blessures physiques ou psychiques ne sont jamais totalement effacées et les nier seraient dramatiques, d’autant plus qu’elles se révèlent dans la mise en place d’un processus de transmission.

L’exposition présente des œuvres de la collection Francès, Alpha Beta (2009), et Syrian Shells (2015), quatre douilles de bombes compressées issues du conflit syrien. La violence de leur déformation allant de pair avec leur fonction destructrice, elles deviennent les traces et la mémoire d’un conflit, encore en place actuellement, et appellent au débat.
Une installation inédite nommée “Mémoire de l’Oubli” conçue in situ est proposée par l’artiste. Plongé totalement dans le noir, le regardeur est confronté à la réclusion, mais son attention devrait lui permettre de déceler les possibilités d’une échappatoire. Regarder devient alors une nécessité, une survie. Une expérience unique pour s’immerger dans les méandres de la mémoire.

Kader Attia tient un discours cicatriciel sur la vie et ce qu’elle engendre. Comme des miroirs, ses œuvres réfléchissent nos craintes et nos blessures mais nous font entrevoir la possibilité d’un salut.

 

Téléchargez le communiqué de presse ici.

Kader Attia – Mémoire de l’oubli, Acte I
Kader Attia – Mémoire de l’oubli, Acte I
Syrian Shells
Kader Attia

Syrian Shells

Syrian Shells est une installation composée de 4 douilles de bombes déformées issues de la guerre civile en Syrie.

Année : 2015
Édition : Pièces uniques (x4)
Matériaux : Acier, bombes syriennes déformées
Hauteur : Variables cm
Largeur : Variables cm
Profondeur : Variables cm
Diamètre : Variables cm
Alpha Beta
Kader Attia

Alpha Beta

Provenance : Goodman Gallery. Acquisition en 2009.

Année : 2009
Édition : Ed. 2/3
Matériaux : 28 couteaux en acier doux représentant des lettres, une pair de gants, socle haut gris
Hauteur : 200 cm
Largeur : 150 cm