Avec Alison Jackson, l’artiste invitée par la fondation Francès, l’exposition “Icônes” explore les possibilités de l’image et les limites de notre esprit critique. Avec un ton irrévérencieux et humoristique, Alison Jackson trompe l’oeil pour mieux nous livrer la Vérité des images. Avec elle, tout devient plausible. Ses oeuvres sont mises en dialogue avec celles d’autres artistes de la collection Francès de David LaChapelle, Martin Le Chevallier et Eugenio Merino.
Au fur et à mesure que l’image est devenue essentielle dans la construction de l’Image des marques et des institutions ou dans les discours des politiques et des médias, elle est devenue truquée et traqueuse. Truquée avec des retouches devenues invisibles créant de nouvelles réalités. Traqueuse en annexant, par exemple, des téléphones et permettant à chacun de photographier chacun, faisant de nous simultanément des proies et des chasseurs.
Si auparavant, il fallait s’enfermer dans une pièce obscure, jouer aux apprentis chimistes et plonger ses mains dans des bains révélateurs pour, enfin, donner vie à une image, il suffit aujourd’hui de quelques clics pour se transformer en apprenti sorcier. L’image se voit tout de suite et se diffuse aussitôt sur une toile qui, loin de l’emprisonner, la relaye pour empoisonner nos écrans et nos têtes.
Devenue si facile, l’image s’appauvrit, construit des icônes qui n’en sont plus. Un président déconnant dans les allées d’un salon, une reine déconfite sous les lambris de ses salons, une star défaite sous une lumière trop blafarde, une autre refaite sous des éclairages retouchés, l’image n’est plus la vérité mais une vérité.
Tronquée, fabriquée, manipulée.
Alison Jackson, artiste invitée de cette 7e exposition organisée par la Fondation Francès, a justement exploré et explosé les limites de ces images construites pour détruire notre esprit critique.
Alison Jackson joue de l’objectif et nous conduit à un certain voyeurisme. Elle manipule l’image et nous avec. Elisabeth II fait-elle la vaisselle ? Le Prince Philippe en pince-t-il pour une Marilyn qui se donne du plaisir ? Avec un ton irrévérencieux et humoristique, Alison Jackson trompe notre œil pour mieux nous livrer la Vérité des images. Avec elle, tout devient plausible.
“Icônes” confronte ses images, exposées à Londres, Los Angeles, Montréal, New York ou Vienne à celles d’autres personnalités défaillantes et déraillantes, des icônes dont le prénom dit beaucoup d’elles. Paris, Pamela et Naomi figées par David LaChapelle, Nicolas et ses visions sociétales devenues primitives dans le travail de Martin Le Chevallier et W. devenu punching ball pour Eugenio Merino.