Icônes

du 05 novembre 2011 au 28 janvier 2012

Présentation PDF

Avec Alison Jackson, l’artiste invitée par la fondation Francès, l’exposition “Icônes” explore les possibilités de l’image et les limites de notre esprit critique. Avec un ton irrévérencieux et humoristique, Alison Jackson trompe l’oeil pour mieux nous livrer la Vérité des images. Avec elle, tout devient plausible. Ses oeuvres sont mises en dialogue avec celles d’autres artistes de la collection Francès de David LaChapelle, Martin Le Chevallier et Eugenio Merino.

Au fur et à mesure que l’image est devenue essentielle dans la construction de l’Image des marques et des institutions ou dans les discours des politiques et des médias, elle est devenue truquée et traqueuse. Truquée avec des retouches devenues invisibles créant de nouvelles réalités. Traqueuse en annexant, par exemple, des téléphones et permettant à chacun de photographier chacun, faisant de nous simultanément des proies et des chasseurs.

Si auparavant, il fallait s’enfermer dans une pièce obscure, jouer aux apprentis chimistes et plonger ses mains dans des bains révélateurs pour, enfin, donner vie à une image, il suffit aujourd’hui de quelques clics pour se transformer en apprenti sorcier. L’image se voit tout de suite et se diffuse aussitôt sur une toile qui, loin de l’emprisonner, la relaye pour empoisonner nos écrans et nos têtes.

Devenue si facile, l’image s’appauvrit, construit des icônes qui n’en sont plus. Un président déconnant dans les allées d’un salon, une reine déconfite sous les lambris de ses salons, une star défaite sous une lumière trop blafarde, une autre refaite sous des éclairages retouchés, l’image n’est plus la vérité mais une vérité.

Tronquée, fabriquée, manipulée.

Alison Jackson, artiste invitée de cette 7e exposition organisée par la Fondation Francès, a justement exploré et explosé les limites de ces images construites pour détruire notre esprit critique.

Alison Jackson joue de l’objectif et nous conduit à un certain voyeurisme. Elle manipule l’image et nous avec. Elisabeth II fait-elle la vaisselle ? Le Prince Philippe en pince-t-il pour une Marilyn qui se donne du plaisir ? Avec un ton irrévérencieux et humoristique, Alison Jackson trompe notre œil pour mieux nous livrer la Vérité des images. Avec elle, tout devient plausible.

“Icônes” confronte ses images, exposées à Londres, Los Angeles, Montréal, New York ou Vienne à celles d’autres personnalités défaillantes et déraillantes, des icônes dont le prénom dit beaucoup d’elles. Paris, Pamela et Naomi figées par David LaChapelle, Nicolas et ses visions sociétales devenues primitives dans le travail de Martin Le Chevallier et W. devenu punching ball pour Eugenio Merino.

 

Icônes
Icônes
Icônes
Icônes
Icônes
Icônes
Icônes
Queen in washing gloves at sink
Alison Jackson

Queen in washing gloves at sink

Provenance: Galerie Hamilton (Londres). Acquisition en 2007.

Année : 2006
Édition : Ed. 1/5
Matériaux : c-print
Hauteur : 60 cm
Largeur : 50 cm
Prince Philip at the Art Gallery
Alison Jackson

Prince Philip at the Art Gallery

Le Prince Philip, époux de la reine Elisabeth II, scrutant amusé une photographie érotique d’une supposée Marilyn Monroe amuse autant qu’il fascine le regardeur. Le traitement de ces photographies ressemblent à si méprendre à de réels clichés de paparazzi: les plans sont flous, présence de bruits, plans très serrés et comme pris à la volée. En utilisant des sosies, l’artiste crée un leurre dans notre perception des images et dans notre capacité à juger de leur veracité. L’image est façonnée de telle manière que nous peinons à distinguer le vrai du faux. Teintée d’humour mais aussi d’une réelle réflexion sur notre rapport à l’image, l’artiste rappelle que c’est à partir de notre regard et de notre jugement que l’image se façonne et que le récit qui en découle prend forme. Nous créons ainsi le mythe par la simple activation de notre regard.

Provenance: Galerie Hamilton (Londres). Acquisition en 2008.

Année :
Édition : Ed. 5/5
Matériaux : c-print
Hauteur : 61 cm
Largeur : 91,5 cm
Pamela Anderson Miracle Tan
David LaChapelle

Pamela Anderson Miracle Tan

Pamela Anderson se trouve assimilée à l’image d’une poupée Barbie enfermée dans sa boite. Presque totalement nue et déshumanisée, elle utilise les services d’une cabine de bronzage miraculeuse qui enduit son corps pâle d’une matière bien plus foncée, jouant ainsi le rôle de la femme-objet et des stéréotypes de beauté californienne.

Provenance: B&D Studio Contemporanea (Milan).Acquisition en 2007.

Année : 2004
Édition : Ed. AP 3/4
Matériaux : c-print
Hauteur : 102 cm
Largeur : 76 cm
Pamela Anderson, Studded with stars
David LaChapelle

Pamela Anderson, Studded with stars

Le corps de Pamela Anderson est ici parsemé d’étoiles, dans un décor minimaliste. Allongée sur ce sol en velours turquoise, elle semble rêveuse. Rappelant le symbole qui jonche le Walk of Fame hollywoodien, ces étoiles plongent-elles son regard dans des rêves de célébrité ou des rêves d’ailleurs ?

 

Provenance: B&D Studio Contemporanea (Milan).Acquisition en 2007.

Année : 2004
Édition : Ed. 6/7
Hauteur : 76 cm
Largeur : 102 cm
Naomi Campbell : Bon Apetite
David LaChapelle

Naomi Campbell : Bon Apetite

Cette image à l’apparence d’une nature morte de la peinture baroque, représente Naomi Campbell au centre du buffet. Cette photographie intitulée “Bon apetite” la met en scène comme le serait un morceau de viande, établissant un dialogue sous-jacent entre chair humaine et chair animale, dans un décor fin et épuré.

 

Provenance : B&D Studio Contemporanea. Acquisition en 2008.

Année : 1999
Édition : Ed. 7/7
Matériaux : Digital C-print
Hauteur : 101,6 cm
Largeur : 76,2 cm
Profondeur : 3 cm
Paris Hilton Class Struggle
David LaChapelle

Paris Hilton Class Struggle

Dans une mise en scène provocante, Paris Hilton est enroulée d’un fil de micro qui lui lacère le corps à la façon du bondage. Insultante de part ce doigt d’honneur, Paris Hilton défie la caméra du regard. Personnalité mondaine dont la fortune atteint des sommets, elle semble à la fois provoquer une classe populaire dans cette photographie intitulée “Class struggle” ( ou“lutte des classes”), et être prise au piège de sa propre vie.

 

Provenance: B&D Studio Contemporanea (Milan).Acquisition en 2008.

Année : 2004
Édition : Ed. 5/7
Matériaux : c-print
Hauteur : 101,6 cm
Largeur : 76,2 cm
Visuel en attente d'autorisation des droits de reproduction et représentation

NS
Martin Le Chevallier

NS

Avec l’œuvre NS, l’artiste est toujours dans la volonté de dévoiler des contradictions, il créé, selon ses dires, un “hommage ironique à la politique de Nicolas Sarkozy”. Exposée en 2007 à la FIAC, cette intervention picturale montrant un polyptique en bois peint relate les différents projets politiques du Président de la République Française, en particulier ceux énoncés dès son élection comme la défiscalisation des heures supplémentaires, le bouclier fiscal, l’accès à la propriété, ou la création d’un ministère de l’immigration. Le visage du président trône au centre, sans yeux, ni nez et ni bouche apparents, simplement des lunettes de soleil créant de la distance avec le spectateur.

 

Provenance : Galerie Maisonneuve. Acquisition en 2007.

Année : 2007
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Polyptique (ensemble de 16 peintures à l'huile sur bois montées sur châssis)
Hauteur : 246 cm
Largeur : 250 cm
Profondeur : 100 cm
Punching Bush
Eugenio Mérino

Punching Bush

Punching Bush est dans cette lignée d’œuvres dures et violentes, nous pouvons voir un punching-ball surmonté de la tête de l’ancien président des Etats Unis, George W. Bush, visiblement frappé à de multiples endroits car sa tête est utilisé comme un punching-ball. Un défouloir iconique pour toutes les personnes ayant été contre sa politique marquée par les attentats du 11 septembre 2001, sa lutte contre le terrorisme, la guerre en Irak et en Afghanistan ainsi que la crise des subprimes. Un travail démontrant ce que le mythe moderne peut représenter, comme les manipulations d’ordres politiques. Ici la confiance accordée à un homme d’état n’est pas à la hauteur du rôle qu’il doit tenir. Ainsi, le mythe est caractérisé ici par la désillusion.

Provenance : adn galeria (Barcelone). Acquisition en 2008.

Année : 2008
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Sculpture epoxy, fibre, polyester, support de métal, SalterSilicone, cheveux humains