Michaël Matthys a peint sa ville de Charleroi (Belgique) avec le sang de bœuf qu’il a recueilli dans les abattoirs de Gilly. Dans une phase plus introspective, il a également peint sa famille… avec son propre sang. Michaël Matthys est un artiste dont la démarche est guidée par la sincérité et la poésie. Cette approche donne à son œuvre une portée universelle. C’est ce travail finalement incroyablement vivant qui sera présenté à la Fondation Francès avec plusieurs images de la série Royal Blood du photographe hollandais d’Erwin Olaf.
Cette série, présentée à Paris Photo en 2000, est la plus importante réalisée par Erwin Olaf. Le thème qu’il a choisi est audacieux, il met en scène un certain nombre de personnages de l’Histoire ou des médias frappés eux-mêmes, ou leur entourage proche, par une mort violente : Jackie Kennedy-Onassis au chapeau taché de sang, Lady Di marquée au fer rouge de Mercedes, une tsarine Alexandra à l’oeil droit totalement carmin, un androgyne Louis II de Bavière au col de manteau maculé, une Sissi avec une lime plantée en plein cœur, un Jules César poignardé dans le dos par une dague et enfin, une Marie-Antoinette tenant une tête coupée.
Michaël Matthys est également l’auteur de recueils de dessins comme Moloch en 2003, La Ville Rouge en 2004 ou Je suis un ange aussi … en 2009. Pour dépeindre un univers urbain chaotique et contrasté, ce diplômé de l’École des Beaux-arts de Tournai développe une technique singulière. En refusant les codes de narration traditionnels de la bande dessinée, il en élargit les champs de création, une démarche entreprise avec succès, puisqu’une partie de ses planches ont fait l’objet d’expositions au Centre Pompidou (Paris) et à la Foire d’art contemporain de Bruxelles. Il vient de présenter au musée des Beaux-arts de Charleroi l’exposition “Tin town” du 21 mars au 21 juin 2009.