Sergey Kononov
Né en 1994 à Odessa, Ukraine. Vit et travaille à Paris.
Après des études d’arts à Odessa, Sergey Kononov sort diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris en 2021. C’est par une maîtrise de la peinture, mélangée parfois à l’utilisation de la bombe aérosol, qu’il interpelle par une image floue, dans une volonté d’exposer notre époque. Il considère le flou à l’image de notre siècle où tout va vite, et où selon lui « on oublie de vivre ». Empruntant un style de la peinture soviétique des années 1950, au portrait baroque, à l’expressionnisme abstrait et même à l’iconographie byzantine, il a une volonté de détourner les codes de la peinture classique afin de questionner le quotidien. À travers une galerie de portraits serrés, ses premières œuvres illustrent une jeunesse en plein questionnement. Puis, il élargit son cadre afin de laisser le décor envahir la toile. L’interaction de l’Homme avec son environnement est également un sujet essentiel pour lui.
L’artiste est représenté par la Galerie Lazarew, Paris, France.
Le sommeil
« Le sommeil » illustre sa pratique de la peinture qui mêle l’huile à l’éclat de la bombe aérosol. Nous sommes face à un paysage brumeux au rendu flou, dépeignant un environnement nocturne et arboré s’apparentant à une forêt. Un phénomène presque magique semble se produire sur ces branches. Une atmosphère étrange se dégage de la toile, rehaussée par la brillance de la bombe de peinture aérosol utilisée, créant ainsi une effervescence singulière voire sauvage.
Meow
Le portrait « Meow », peint d’après une photographie de Dima Tolkachov, met en scène une jeune femme dans une posture féline. Si l’effet flou caractéristique du style de Sergey Kononov est toujours présent, « Meow » témoigne de son abandon de la bombe aérosol. Il travaille dorénavant exclusivement à l’huile, avec une palette réduite et un fond monochrome. En découle un travail imprégné d’une vibration similaire à celle de son peintre favori Andrew Wyeth, mais également inspiré par la Renaissance italienne et notamment les nuances et la lumière chez Botticelli.
Par le cadrage serré de ce portrait nous entrons dans l’intimité de ce moment saisissant, qui révèle la fougue d’une jeunesse décomplexée. Une représentation aussi étrange que véhémente, d’un âge charnière, celui du jeune adulte. Cette exaltation sensible fait apparaître un instant qui émane de l’être, une sorte de pulsion animale, ou peut-être un sentiment d’immortalité, celui du chat et ses neufs vies. Il y a dans l’incarnation animale de cette jeune femme une forme de malice, qui semble opérer comme une distorsion du réel.