a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z

Raphaël Denis

Né en 1979 en France. Vit et travaille entre Paris et Bruxelles.
Diplômé de l’École des Arts Décoratifs de Paris en 2006, il se tourne dans un premier temps vers le numérique et l’immatériel. Cette approche artistique est en adéquation avec sa pensée première, toucher le spectateur en direct en utilisant des codes appartenant au digital. Mais sa réalité est toute autre. Parallèlement à ses productions, Raphaël Denis travaille pour des galeries parisiennes et internationales, de moyenne ou grande importance. Il devient alors témoin d’un système étroitement lié aux oeuvres avec comme protagonistes principaux les artistes, les collectionneurs et les marchands d’art. S’ensuivent des réflexions intenses portées par le vécu empirique de l’artiste autour d’acteurs du monde de l’art. De la difficulté du jeune artiste à faire connaitre son travail, au concept de collection d’oeuvres d’art en passant par l’Histoire avec la spoliation des oeuvres d’art par les nazis sous l’Occupation, l’artiste dévoile, souvent avec parcimonie et ironie, les codes, le vocabulaire, l’implicite, le silence ou le refus et la normalisation des formes. Toujours parées d’émotion et de sensible, Raphaël Denis livre au public des oeuvres aux allures de manifeste.
Il est représenté par la Galerie Sator, Paris.
  • La loi normale des erreurs
  • La loi normale des erreurs
  • La loi normale des erreurs
Raphaël Denis

La loi normale des erreurs

La spoliation des oeuvres d’art par les nazis sous l’Occupation est au coeur de ce travail. Constitué d’un portrait peint à l’huile et de cadres savamment retournés et de différentes tailles, ces tableaux créent l’absence et dénoncent l’horreur de ce pan de l’Histoire. Raphaël Denis s’intéresse de près au marché de l’art et aux collectionneurs, La loi normale des erreurs évoque ainsi le rapport à l’objet “oeuvre” ainsi que sa valeur pécuniaire, sentimentale ou intellectuelle. En retournant ces cadres, dont les dimensions rappellent réellement celles d’oeuvres spoliées, l’artiste inscrit le numéro d’inventaire apposé par l’administration nazie en charge du dépouillement et correspondant à l’oeuvre en question. Ce numéro fait apparaitre l’absence de l’oeuvre et se substitue à elle. Au dos, l’artiste a néanmoins collé la notice de l’oeuvre avec sa photographie et ses informations techniques. Enfin, l’installation de l’oeuvre n’est pas anodine, elle rappelle les zones de stockage où étaient accumulées les oeuvres en attente de destruction ou de récupération par de hauts dignitaires nazis, lorsque celles-ci n’étaient pas estampillées “art dégénéré”. Le portrait de l’anonyme trônant au-dessus de cette ligne de tableaux pourrait tout aussi bien être celui d’un collectionneur ou d’une personnalité politique de cette période, ou bien encore ” le témoin muet, voire, la conscience universelle”, une définition proposée par Daniel Bosser, collectionneur français.

 

Année : 2017
Édition : pièce unique
Matériaux : 23 cadres anciens, graphite sur bois et huile sur toile
Hauteur : 193 cm
Largeur : 613 cm