Nazanin Pouyandeh
Née en 1981, à Téhéran, Iran. Vit et travaille à Paris, France.
Nazanin Pouyandeh quitte l’Iran pour la France en 1999, quelques mois après l’assassinat de son père par la police politique iranienne. À Paris, elle étudie à l’École nationale Supérieure des Beaux-Arts, dans l’atelier de l’artiste néerlandais Pat Andrea qui la convainc de transposer sa pratique du collage en peinture. Paysages mentaux ou portraits de notre époque, ses œuvres révèlent un monde à la fois familier et onirique, figé hors du temps, “un genre de réalisme décalé, manipulé” (N. Pouyandeh), jouant de l’étrange et du trouble. Les personnages, réalisés à partir de modèles vivants, adoptent des postures éloquentes qui, partagées entre violence et sensualité, explorent les différents “affects, sentiments et instincts primitifs” animant l’être humain. À la manière d’un collage, Nazanin Pouyandeh les insère dans un décor construit de toute pièce, où se juxtaposent des motifs hétéroclites provenant aussi bien de tableaux de la Renaissance que de miniatures persanes. Les inspirations et références s’entremêlent pour composer un “patchwork de cultures et de rencontres,” nourri par l’imagerie populaire, l’histoire de l’art, l’expérience personnelle de l’artiste et ses nombreux voyages.
L’artiste est représentée par la galerie Sator (Paris).
Brune en Lucrèce
Provenance : Galerie Sator, Paris. Acquisition en 2024.
Shunga #2
Judith en Lucrèce
© Grégory Copitet
Provenance : Galerie Sator, Paris, 2023
Yacine en Lucrèce
© Grégory Copitet
Provenance : Galerie Sator, Paris, 2023
Les lutteurs
Les œuvres de Nazanin Pouyandeh résultent d’un brassage d’images provenant de territoires et d’époques différentes. Elles juxtaposent les références et influences. Dans Les Lutteurs, le corps lascif des deux modèles s’inscrit au sein d’un intérieur où cohabitent masques africains et reproductions de tableaux du XIXe représentant des lutteurs peints par Courbet, Alexandre Falguière, ou encore Delacroix, entre autres.
Bête à deux têtes
Inspirée par l’esthétique cinématographique, Nazanin Pouyandeh lui emprunte ses cadrages et lumières. Dans Bête à deux têtes, elle opte pour le plan rapproché et focalise l’attention sur l’étreinte de deux femmes dénudées sur le point de s’embrasser. Leur posture semble rejouer la tension de la scène tatouée sur le bras de l’une d’entre elles, où une créature fantastique à deux têtes évoquant la figure mythique de l’amphisbène, se mord la queue. Mythe et réalité entrent en résonnance pour transposer la scène hors du monde et du temps.