Jeffrey Silverthorne
Né en 1946 à Honolulu, Hawaï. Décédé en 2022, Cranston, Rhode Island, États-Unis.
L’œuvre du photographe Jeffrey Silverthorne, diplômé de la Rhode Island School of Design en 1977, se caractérise par sa capacité à traiter de sujets épineux, tels que la mort et le sexe, pour rendre compte d’une certaine réalité du monde. À la fin des années 1960, l’attirance des photographes américains pour des sujets extrêmes et transgressifs, résulte du contexte politique et social de l’époque, où règne un climat de guerre, de revendications et de remise en question. Dans l’élaboration d’une œuvre, oscillant entre mise en scène du réel et style documentaire, l’intérêt de l’artiste s’exprime dans le besoin d’apparition du sentiment, d’une réaction, qui transcende l’esprit et la réflexivité du spectateur.
L’artiste est représenté par la PDNB Gallery (Dallas) et la Galleri Tom Christoffersen (Copenhague).
Head, after autopsy’ (série Morgue)
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2007.
Beating Victim’ (série Morgue)
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2007.
Demented Billy’ (série Female Impersonators)
La notion de transgression est récurrente dans le travail de Jeffrey Silverthorne. C’est cette notion d’interdits, de jeu, de dépassement de soi aussi bien psychologiquement que physiquement, que l’on retrouve avec Demented Billy. En représentant cet ange torturé, perdu entre innocence, virilité et ridicule, l’artiste fait la démonstration d’une détresse avec beaucoup de dérision. Chaque série photographique est une expérience pour celui qui s’y confronte.
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2010.
Dougie, Jackie et Rollin’ (série Female Impersonators)
Jeffrey Silverthorne s’intéresse à la représentation du corps dans tous ses états, que ce soit à travers le nu érotisé, le corps sans vie dans sa série Morgue ou des portraits bruts de travailleuses du sexe et de femmes trans dans Female impersonators. Il a réalisé cette série dans les années 1970, pour laquelle il a trouvé l’inspiration une nuit lorsqu’il aperçut une de ces “female impersonators”, un homme travesti en femme sortir d’une boîte de nuit à Providence, Rhode Island. Il se prit de fascination pour cette figure unique et singulière, qu’il tend à représenter à travers cette série. Cette fascination se double d’une tendresse pour ses modèles, qu’il souhaite capter au plus proche de leur réalité, parfois non sans crudité.
Avec ce portrait, Silverthorne saisit aussi bien la construction d’une autre personnalité que la liberté d’être soi dans un monde sclérosé. Il illustre ce lien complexe entre la volonté d’être ce qu’on voudrait être et ce à quoi on “devrait” ressembler. Face à ces injonctions, Dougie, Jackie et Rollin’ semblent faire front en adoptant la même pose.
Provenance : Galerie Vu’, Paris. Acquisition en 2010.
Crib death’ (série Morgue)
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2010.
Alabama man on bed, Dallas Cowboys, Texas Mexico, Boystown, Nuevo Laredo
Proche du Texas, à Nuevo Laredo, juste au sud de la frontière américano-mexicaine, se trouve “Boystowns”, des complexes de sex clubs dans lesquels se rendent des hommes américains et quelques Mexicains. Dans une atmosphère lugubre et troublante, Jeffrey Silverthorne a capturé la frénésie de ces chairs exaltées, celles d’un américain et de deux prostituées. Le photographe offre une observation d’une réalité partagée par ces deux pays. Cette image frontale et subversive s’ancre ainsi dans la réalité de la société d’hier mais aussi celle d’aujourd’hui.
Provenance : Galerie Vu’, Paris. Acquisition en 2010.
Dead Baby’s Head’ (Goodbye to Harry Callahan) (série Morgue)
Home Death’ (série Morgue)
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2010.
Boy Hit by Car’ (série Morgue)
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2010.
Paul 1969
Plus que des vues ce sont des ambiances, des textures, des idées que Jeffrey Silverthorne photographie. Avec Paul 1969, il symbolise l’affirmation d’une contre-culture, le courage d’une jeunesse qui ne trouve pas sa place dans la société. L’artiste donne un visage à une génération oubliée.
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2011.
Woman who died in her sleep’ (série Morgue)
Woman who died in her sleep, est une oeuvre qu’il réalise en 1972, lorsqu’il commence son travail sur le thème de la morgue. La femme représentée sur cette photographie, nous laisse perplexe ; de prime abord, elle semble endormie, des coutures sombres traversent grossièrement son corps nu, étendu sur un brancard, et n’offrent aucun doute sur son véritable état. Les marques qui figurent sur ce corps sont celle de l’autopsie.
L’artiste saisit, au-delà de la mort omniprésente, l’apparent repos qui se dégage de ce corps féminin. Sa position reflète également ce moment où, s’étirant poings fermés, l’humain rompt avec son état semi-conscient dû au sommeil. La photographie diminue, ici, la distance entre le sommeil et la mort, deux états qui ne se révèlent pas si éloignés l’un de l’autre. Le mimétisme est patent, le sommeil s’apparente à la mort et la mort se dissimule derrière la forme du sommeil.
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2007.
Man who lived upstairs from his divorced wife” (série Morgue)
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2007.
Man with gunshot holes in head’ (série Morgue)
Provenance : Galerie Vu. Acquisition en 2007.