Jean-Luc Verna
Né en 1966 à Nice, France. Vit et travaille à Paris.
Si le dessin est l’un des principaux composants de sa pratique, l’œuvre de Jean-Luc Verna est polymorphe et inclut aussi la photographie, la sculpture, la musique et la danse. Il a fait ses études à la Villa Arson de Nice. En actualisant les questions de représentation et de reproduction, son propre corps est un support de création et la surface de sa peau un espace à investir dans toutes ses dimensions. Par des tatouages, des piercing, du maquillage, il célèbre et transforme son enveloppe corporelle comme dans un processus magique, le même qui s’opère dans ses dessins. Son univers mêlant histoire de l’art, culture savante et populaire, mythologies, cinéma, musique rock et underground, font de lui un artiste à la fois punk et poétique qui cultive les ambivalences, conférant ainsi de multiples lectures à son travail.
Jean-Luc Verna est représenté par la galerie Air de Paris.
Cunt
Nous retrouvons dans l’oeuvre graphique “Cunt”, un des motifs que l’artiste décline et digresse dans son travail : la figure du clown. Ici, les attributs de ce personnage se révèlent sur un curieux portrait d’enfant. Cette image contient une certaine étrangeté, une dimension à la fois inquiétante et amusante qui fait sa force tragi-comique. L’apparence classique de ce portrait d’enfant est détournée, car ce dernier a le front auréolé de l’insulte vulgaire “cunt” – “con” en français. Si le rôle du clown est de susciter le rire, les yeux embués de larmes de l’enfant trahissent un certain malaise et accentuent le sentiment ambigu inhérent à l’œuvre.
Puisque le processus de création de Jean-Luc Verna implique que le dessin initial soit corrigé, il en résulte des images à plusieurs couches, où la réinterprétation est essentielle. L’œuvre finale est imprégnée des traces de différentes temporalités et spontanéités, faisant d’elle une sorte de palimpseste visuel où la perte et le souvenir se mêlent pour former une nouvelle apparition.