Gérard Petrus Fieret
Né en 1924, à La Haye. Décédé en 2009, à La Haye.
Gérard Petrus Fieret passe presque l’entièreté de sa vie à La Haye, à l’exception de son séjour dans un camp de travaux forcés nazi durant la Seconde Guerre mondiale, d’où il réussit à s’échapper. Cette expérience le marque profondément, et instille en lui une folie qui ne cesse de croître. Il s’essaie d’abord à l’École des Beaux-Arts avant de se tourner tardivement vers la photographie, vers 1965. Ses expériences artistiques s’entrecoupent de passages en psychiatrie. Il rencontre à la Vrije Academie, des jeunes femmes avec lesquelles il expérimentera un art entre performances et photographies. Il devient obsédé par l’image des femmes, par leur corps fragmenté ou total, qu’il laisse évoluer devant son objectif, orchestrant des mises en scène cinématographiques. Il n’hésite pas à tourner l’appareil vers lui et son modèle, s’invitant dans ses clichés de façon spontanée, pour figer l’évanescence d’un instant étrange. Dans une frénésie noire et blanche, il fige goulûment des centaines de femmes sur du matériel souvent périmé, brûlé, maltraité, rituellement expérimenté. Il estampille, tamponne, et signe ses images, non pas discrètement, mais souvent au milieu. Ses obsessions le poussent vers la poésie, et il troque son appareil contre des sous-bocks de comptoirs, sur lesquels il dessine et écrit. À sa mort en 2009, ce photographe boulimique laisse derrière lui une immense production.
Il est représenté par la Galerie Kahmann, Amsterdam, Pays-Bas.
Loving, Laughing
(détail de l’œuvre)
Tomed Girl
(détail de l’œuvre)
Mother & Kids
(détail de l’œuvre)