Antoni Miralda
Né en 1942, à Terassa, en Espagne.
Antoni Miralda développe une pratique protéiforme ponctuée d’épisodes artistiques variés interrogeant chacun les rites et objets de la culture populaire. Il adopte un point de vue à la fois social, économique et politique lorsqu’il observe et se réapproprie pratiques et artefacts. À la suite de son service militaire, il débute un travail autour de petits soldats en plastique, Soldats soldés, qu’il intègre dans des mises en scène absurdes devenues critiques de l’absurdité de la guerre. À la fin des années 1960, il commence à élaborer des sculptures comestibles et organise des banquets, plaçant l’expérience au cœur de sa pratique. Ses performances autour de la nourriture interrogent la dimension culturelle, politique et rituelle des pratiques alimentaires. Elles dessinent des connections entre nourriture, culture et art que l’artiste tentera de conserver et de préserver par le biais d’un projet d’institution sans mur, FoodCulturalMuseum, lancé dans les années 1990.
Sans titre
Sur une toile de Jouy où l’on devine des paysages et des personnages, Antoni Miralda met en scène plusieurs petits soldats en plastique. En cercle, en tas ou en duel, les figurines dessinent ensemble des mises en scène à la fois décoratives et narratives, où se donnent à lire « l’absurdité de toute forme d’autoritarisme et de violence » (Loeve&Co). L’œuvre illustre l’invasion des Soldats Soldés dans la pratique d’Antoni Miralda, au cours des années 1960, quelques années après le service militaire de l’artiste. Artefact de la culture populaire, le soldat en plastique devient un outil de décryptage sociétal. Au sein de mise en scènes absurdes, il met en lumière l’absurdité même de la guerre qu’il évoque.
Photographie (détail) – en attente des droits de diffusion.
Provenance : Galerie Loeve&Co, Paris, 2021