Arnaud Labelle-Rojoux
Né en 1950 à Paris, France. Vit et travaille à Paris.
Avec de l’humour, le travail d’Arnaud Labelle-Rojoux explore l’art et ses limites dans un registre à la fois absurde et poétique. Par le collage, le dessin, comme la sculpture jusqu’à la performance, il se revendique. Il pratique « l’art décomplexé », vis-à-vis d’une haute culture comme des modes d’expressions mineurs souvent nommés l’art populaire. Il déjoue le sérieux et questionne le statut autoritaire de l’œuvre par la confrontation inlassable au grotesque. Les productions écrites s’immiscent dans diverses expressions plastiques permettant de révéler ce qu’il nomme « le refoulé de l’art ». En détournant les registres les uns avec les autres et en les plaçant tous sur une même surface, les murs d’Arnaud Labelle-Rojoux brouillent les valeurs que l’on rattache à l’art.
L’artiste est représenté par la Galerie Loevenbruck, Paris, France.
Minimal Porn
© Photo Fabrice Gousset
Provenance: Galerie Loevenbruck, Paris. Acquisition en 2024.
Art is not enough
© Photo Fabrice Gousset
Provenance : Galerie Loevenbruck, Paris. Acquisition en 2024.
Snake
© ADAGP, Paris. Photo Fabrice Gousset, courtesy Loevenbruck, Paris.
L’amour toujours
© ADAGP, Paris. Photo Fabrice Gousset, courtesy Loevenbruck, Paris.
Non sans une certaine effronterie, il y a une nature composite dans le travail d’Arnaud Labelle-Rojoux, que l’on retrouve dans sa série de collage « L’amour toujours », datant de la fin des années 1970. Elle s’apparente à un détournement satirique ou artistique d’images liées à « l’amour » ou à la sexualité, présentent dans des publications d’époque, publicités, photographies, ou illustrations. Il les extraient de leurs contextes d’origine pour en faire sept collages, dont plusieurs représentations de femme (la mariée, la lesbienne, la Vierge, la danseuse gitane,…). D’autres images, des dessins et des légendes, sont associés à cette collecte et viennent perturber le sens, en ouvrant une lecture quasi anachronique. Une femme nue sur une plage est auréolée comme la Sainte Vierge, un dessin de mode représentant une femme à la coupe garçonne est titrée « je suis lesbienne et… et alors ? », le Journal de Mickey est légendée « pornographie sentimentale ». De nombreux jeux de sens s’opèrent et laissent place à un art de la formule tournant en dérision la bien-pensance et une certaine culture populaire du XXème siècle. Avec une liberté enfantine, « L’amour toujours » confronte des réalités différentes ne faisant plus qu’une. Arnaud Labelle-Rojoux offre des éclairages inédits à des images, ces dernières accèdent ainsi à un statut paradoxal par décalage, opposition ou assimilation.