Valérie Oka
Née en 1967, à Abidjan, Côte d’Ivoire et décédée en 2023 à Assinie, Côte d’Ivoire.
La femme est au coeur des préoccupations de Valérie Oka, que ce soit à travers sa place dans la société et son rapport à l’autre, qu’il s’agisse de l’individu mais également du groupe. Elle porte un discours percutant et violent autour de l’utilisation du corps de la femme, elle le malmène et l’expose dans ses représentations les plus crues, dictées par les stéréotypes découlant du male gaze.
Violences conjugales, clichés sexuels, humiliations et corps chosifiés, mais pas n’importe lequel, celui des femmes noires, qu’elle défend par héritage mais aussi parce que l’histoire du colonialisme a laissé des traces indélébiles et abjectes sur cette figure à la fois fantasmée et manipulée.
Panafricaniste, Valérie Oka mêle son art à des thèmes africains traditionnels, et met l’accent sur une histoire commune et un héritage culturel fort. En tant qu’artiste, elle se positionne avant tout comme une conteuse féministe de notre société occidentale, révélant les failles de notre pensée et de nos préjugés. Pour autant, l’artiste évoque également la teneur romantique et parfois poétique des relations humaines; Valérie Oka croit en l’humain, aux relations bienveillantes femme/homme et n’hésite pas ainsi à opposer les excès inverses.
Tu crois vraiment que parce que je suis noire je baise mieux ?
L’oeuvre de Valérie Oka « Tu crois vraiment que parce que je suis noire je baise mieux », s’intéresse à la notion d’hypersexualité associée aux corps des femmes noires. Cette phrase choc sensibilise, de manière provocante, sur les stéréotypes et stigmates que subit le corps de la femme noire dans l’imaginaire collectif, portant les traces et fantasmes du colonialisme.
Provenance : NOMAD. Acquisition en 2015.