Alison Jackson
Née en 1970, Grande-Bretagne. Vit et travaille à Londres, Grande-Bretagne
Alison Jackson pratique l’art du décalage et du paradoxe dans son travail photographique. S’inspirant des médias, l’artiste compose à sa façon le mythe de ces images qui abondent et font partie de notre quotidien. Son champ d’action et de prédilection s’incarne à travers les célébrités. Elle emprunte alors le rendu esthétique des professionnels de la photographie volée : les paparazzi. Après des études au Chelsea College of Art and Design, puis au Royal College of Art de Londres, Alison Jackson s’essaye un temps à la peinture abstraite pour finalement se focaliser sur le médium photographique. Le travail des débuts est alors très remarqué, d’abord en noir et blanc, elle se questionne sur le pouvoir des images, ce qu’elles véhiculent comme message et comme indicateur fort sur notre société et notre rapport aux célébrités que nous érigeons en icônes. La famille royale britannique est l’un de ses sujets les plus emblématiques. L’effet de voyeurisme atteint son paroxysme chez le regardeur, nous interrogeant sur nos pratiques, depuis la circulation des images dans les magazines aux réseaux sociaux aujourd’hui.
Queen in washing gloves at sink
Provenance: Galerie Hamilton (Londres). Acquisition en 2007.
Prince Philip at the Art Gallery
Le Prince Philip, époux de la reine Elisabeth II, scrutant amusé une photographie érotique d’une supposée Marilyn Monroe amuse autant qu’il fascine le regardeur. Le traitement de ces photographies ressemblent à si méprendre à de réels clichés de paparazzi: les plans sont flous, présence de bruits, plans très serrés et comme pris à la volée. En utilisant des sosies, l’artiste crée un leurre dans notre perception des images et dans notre capacité à juger de leur veracité. L’image est façonnée de telle manière que nous peinons à distinguer le vrai du faux. Teintée d’humour mais aussi d’une réelle réflexion sur notre rapport à l’image, l’artiste rappelle que c’est à partir de notre regard et de notre jugement que l’image se façonne et que le récit qui en découle prend forme. Nous créons ainsi le mythe par la simple activation de notre regard.
Provenance: Galerie Hamilton (Londres). Acquisition en 2008.