Aide Mémoire

du 21 janvier 2017 au 05 mars 2017

Présentation PDF

En partenariat avec la ville de Clermont de l’Oise et à l’initiative du pôle photographique de l’Oise Diaphane, l’association Françoise pour l’œuvre contemporaine en société présente l’exposition Aide Mémoire, à l’espace Séraphine Louis, Clermont.

Cette exposition propose une plongée dans différents états de la mémoire à travers sa perte et sa résistance. Aide Mémoire ou memoriae auxilium en latin pourrait signifier : aider la vie, la renforcer, la soutenir ou porter secours à une mémoire. Faire face aux déviances d’un esprit ou au déclin d’une mémoire nous met face à nous-même, face à une histoire personnelle en fuite ou à une personnalité qui s’isole ou s’anémie. Les œuvres présentées s’étirent autour de deux axes : le premier axe s’attache à rendre compte des conséquences de la dégénérescence de la mémoire. Sofie Muller nous donne un aperçu de la vieillesse et de la maladie d’Alzheimer tandis que Miriam Cahn fait entrer en scène le corps dépossédé, impacté par la mémoire défaillante. La perte de repère développe les peurs et les angoisses, ultime dépendance, et provoque souvent l’enfermement dépeint par James Casebere. Tony Bevan trace la mémoire comme une ruine archéologique, celle d’un temps passé, d’un patrimoine à conserver et à transmettre.

Le deuxième touche à la folie, celle d’un corps possédé dont l’expression est brute ou primaire, en recherche ou source d’échanges avec l’autre, cette nécessité de se reconnecter à des sensations et en particulier à travers celles de son corps vieillissant avec Jean Rustin, ou en faisant œuvre de création débridée, visible dans les peintures de Michael Kvium. Tout provoque l’expression d’un geste ou d’une mémoire, rien n’est alors perdu. Ainsi, “représenter, c’est rendre présent l’absent” selon Régis Debray, philosophe français né en 1940. C’est un besoin de croire en une représentation, rendre réel l’infini. Le groupe devient alors vital, faire communion dans un seul et même but, de manière solidaire et convaincue pour élever et briser l’indifférence. L’art devient alors un repère au coté du récit qui est la base de la mémoire. Raconter, écrire et enfin représenter pour ne pas oublier la singularité de chaque individu. Emettre un autre regard sur la maladie et permettre au bonheur de s’atteindre d’une manière différente, la transmission ultime.

Aide Mémoire rassemble des œuvres de la collection Francès et de la galerie Christian Berst Art Brut qui révèlent l’humain dans ses états les plus dérangeants mais aussi des plus réalistes. La présence du regardeur devient essentielle dans l’accompagnement de ces œuvres, les histoires personnelles sur la mémoire s’entremêlent et s’activent : celles du public, celles des personnages et celles des absents.

Entrée gratuite. Ouvert le mercredi, samedi et dimanche de 14h à 18h. 11, rue du Donjon 60600 Clermont de l’Oise
Tél : 09 83 56 34 41

28 février 2017 : tables rondes autour des thèmes art brut, art thérapie et accompagnement des aidants. Programme de la journée et inscriptions : Cristina +33 788 721 568

Aide Mémoire
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Aide Mémoire
Aide Mémoire
Head
Tony Bevan

Head

Le portrait de Tony Bevan peut être perçu comme la vision du fanatique qui se réfugie dans la religion, se laissant porter, abandonnant réflexion et questionnement jusqu’à en perdre la raison. Il se retrouve alors presque déshumanisé, coupé et posé tel un trophée de chasse.

 

Année : 2004
Édition : (pièce unique)
Matériaux : Acrylique et charbon de bois sur toile
Hauteur : 80 cm
Largeur : 121 cm
Tristan
Sofie Muller

Tristan

Malgré ses thèmes douloureux, Sofie Muller nous offre à voir une belle sculpture, maîtrisée, pure, linéaire, et sensuelle, en opposition à leur signification. Une sculpture subversive en somme dans laquelle esthétique et éthique ne sont pas forcément unies. De ses œuvres, l’artiste dévoile une émotion particulière qui nous submerge lorsque nous sommes face à elles. La sculpture combine à la fois la mélancolie, le doute, et une violence humaine exprimée par ce désir de changement d’état alors qu’ils se trouvent dans un espace limité et distancié mettant mal à l’aise le spectateur intrusif. L’artiste élabore un savant mélange entre une étude fine du corps humain et une étude socio-psychologique de notre société actuelle.

 

Provenance : Geukens & De Vil. Acquisition en 2007.

Année : 2007
Édition : Ed. 1/5
Matériaux : Bronze + lit
Hauteur : 103 cm
Largeur : 34 cm
Elza
Sofie Muller

Elza

Le regard du spectateur se porte d’emblée sur ce corps de femme. Le travail de la matière permet à cette figure de prendre corps. Sofie Muller propose dans son travail, un savant mélange entre une étude réaliste et fine du corps humain grâce à ses dessins et une étude socio-psychologique. Si cette femme présente des courbes généreuses et si sa position assise est soulignée par l’affaissement de ses formes, l’idée de gravité se trouve finalement démentie, de la même façon qu’à cette densité s’oppose la légèreté. Le regardeur a en effet l’impression d’une absence d’ancrage dans le sol, ses pieds ne semblant reposer sur aucun support. Intrigué, il constate alors qu’il en est de même pour les montants de la balançoire qui rendent possible le maintien de l’assise, qui sont comme fichés dans le vide. Le regardeur est alors surpris par le temps qu’a nécessité cette prise de conscience. Cette sculpture apparaît alors comme étant en lévitation.
Au mouvement d’oscillation de la balançoire que le regardeur se figure mentalement, s’ajoute un mouvement d’aspiration vers le ciel. L’idée de suspension, illustrée par l’équilibre précaire de la sculpture, sa position spatiale d’entre-deux agit aussi comme la métaphore de l’éloignement progressif du monde de cette vieille femme. Par un système ingénieux, Sofie Muller, artiste belge étudiant les bouleversements physiques et psychologiques chez l’être humain, nous donne à voir les ravages de la maladie d’Alzheimer dont souffrait sa grand mère. La vieillesse et l’enfance, deux périodes d’entre-deux et de mutations profondes intéressent en effet particulièrement cette artiste. L’aspect chancelant de son équilibre physique met au jour le trouble de son équilibre mental. En effet, le regard errant de cette femme, comme englouti par la matière, souligne l’entrave de sa perception du monde au sein duquel elle évolue et de sa capacité à interagir avec lui.

Année : 2009
Édition : Ed. 1/5
Matériaux : Epoxy et poudre marbre
Hauteur : 170 cm
Übermalfreude
Miriam Cahn

Übermalfreude

Année : 2013
Édition : Pièce unique
Matériaux : Huile sur toile
Hauteur : 160 cm
Largeur : 85 cm
Profondeur : 3 cm
Tall stack of beds
James Casebere

Tall stack of beds

Tall stack of beds représente un espace quasiment vide, austère, avec une architecture très simple et épurée. Ce lieu évoque le couloir d’un hôpital psychiatrique ou d’un dortoir austère. L’absence de présence humaine et l’amas de lits empilés donnent une impression d’abandon, de lieu fraîchement déserté. Paradoxalement cette oeuvre est porteuse d’une certaine sérénité, le décor sobre et la couleur blanche dominante donnent à ce lieu une ambiance apaisante malgré la grille en contre-jour au second plan.

 

Provenance : Sotheby’s Paris. Acquisition en 2011.

Année : 1997
Édition : Ed. 2/5
Matériaux : Tirage chromogénique
Hauteur : 151 cm
Largeur : 123 cm
Autoportrait les bras croisés
Jean Rustin

Autoportrait les bras croisés

Provenance : Christie’s Amsterdam (Property of the Scheringa Museum of Realist Art). Acquisition en 2012.

Année : 1987
Édition : Pièce unique
Matériaux : Acrylique sur toile
Hauteur : 162 cm
Largeur : 130 cm
Hommage à Louis David
Jean Rustin

Hommage à Louis David

Jean Rustin montre à travers ses oeuvres la folie, la vieillesse et la maladie qui élisent domicile dans le relâchement du corps, dans sa reconquête également à travers une tentative de renouer avec des sensations perdues.

 

Provenance : De Vuyst. Acquisition en 2012.

Année : 1984
Édition : Pièce unique
Matériaux : Acrylique sur toile
Hauteur : 130 cm
Largeur : 162 cm
A painting a day keeps reality away
Michael Kvium

A painting a day keeps reality away

Provenance : Christie’s Amsterdam (Property of the Scheringa Museum of Realist Art). Acquisition en 2012.

Année : 1995
Édition : Pièce unique
Matériaux : Huile sur toile
Hauteur : 175 cm
Largeur : 190 cm
The naked eye on a well dressed lie
Michael Kvium

The naked eye on a well dressed lie

Provenance : Nils Stærk. Acquisition en 2012.

Année : 2012
Édition : Pièce unique
Matériaux : Huile sur toile
Hauteur : 190 cm
Largeur : 190 cm
The limits of control
Nicola Samorí

The limits of control

Pour The limits of control, face à un destin incontrôlable le personnage s’échappe, il n’a plus de sens et plus d’existence, nous sommes face à la fuite de son corps. L’artiste fait ressurgir la noirceur profonde et inquiétante de ces personnages qu’il juge trop lisses.

Année : 2012
Édition : Pièce unique
Matériaux : Huile sur bois
Hauteur : 100 cm
Largeur : 100 cm
Untitled
Rinus Van de Velde

Untitled

Au cœur de ses œuvres, Rinus Van de Velde va placer des personnalités marginales qui vont devenir pour lui une sorte d’alter ego. En 2010, il réalise une série mettant en scène son amitié avec l’écrivain russe Vladimir Maïakovski. Se basant sur la véritable histoire de ce poète qui vécu de 1893 à 1930, il va imaginer l’autopsie succédant à son suicide et la découverte du poids exceptionnel de son cerveau, 1.700 g alors que le poids moyen est de 1.400g. A travers cette amitié imaginaire, en représentant avec beaucoup de finesse le cerveau et le visage de Maïakovski, Rinus Van de Velde rend un véritable hommage au poète.

 

Provenance : Galerie Zinc. Acquisition en 2010.

Année : 2010
Édition : Pièce unique
Matériaux : Fusain sur papier (Siberian charcoal)
Hauteur : 73 cm
Largeur : 95 cm