Tabou pour les uns, et pas pour les autres. Interdit ici, et pas ailleurs.
ta.bu, le XVIème accrochage de Maison Particulière, se propose d’aborder librement et sans devoir d’exhaustivité quelques-uns de nos tabous.
Interdire, proscrire, prohiber, censurer, craindre, redouter, transgresser, enfreindre… Les tabous sont inhérents aux sociétés et aux hommes. Le terme tabou s’applique à toutes les civilisations et les cultures. Il touche l’universalité de la condition humaine. Quel qu’il soit, l’existence d’un tabou a bien pour origine la peur du danger.
Ainsi, du danger social à la prohibition, de ce que l’on ne peut faire, montrer ou dire par crainte, respect, pudeur ou bienséance, du tabou que l’on s’impose à celui qui nous est imposé, de l’autocensure à la censure ; qu’il soit lié au rapport au corps, à la propreté, à l’argent, à la religion, à la mort, à la vieillesse, au suicide ou encore à certaines pratiques sexuelles… Nous vivons dans un monde dans lequel, certes, certains tabous se sont affaiblis mais d’autres se voient renforcés.
Trois couples de collectionneurs et un artiste, Wim Delvoye, ont choisi les oeuvres qui illustrent pour eux le tabou. L’exercice fut périlleux, d’aucun considère qu’il a des tabous. Et cela semble aller de soi lorsque l’on vit avec des oeuvres aussi fortes et complexes, ou qu’on les produit.
Wim Delvoye est impertinent, son oeuvre est subversive, il semble ne pas avoir de tabous. Et c’est bien pour cette raison qu’il est l’artiste invité de cet accrochage ; ses centres d’intérêts sont vastes, son esprit est libre, sans entrave, sans crainte.
Les collectionneurs quant à eux n’ont pas froid aux yeux: « sans danger point de salut » ; sans excès, les oeuvres d’art qu’ils collectionnent n’auraient pas de sens.