Façons d’endormis – Temps 2

Darkness Illuminated/Stills II fait partie d’une série du même nom où les portraits sont légions, ici il est question de paysages, perforés, appartenant à une mémoire passée. Les « ténèbres éclairées » rappellent cette mémoire que l’on tente de recouvrir, de conserver difficilement, une mémoire qui fuite et qui tente de passer des ténébres à la lumière. Par ailleurs, le placement du regardeur a toute son importance puisque l’oeuvre ne se laisse appréhender qu’à partir d’un seul point. L’arbre se découvre et offre au spectateur une contemplation rêvée, une vision qui se joue de la disparition et de l’apparition.

Provenance: Galerie Anhava (Helsinki). Acquisition en 2009.

Study for Damien présente l’état de sommeil dans sa plus grande douceur. Le visage de l’enfant dans un environnement lunaire, caressé par la poudre du fusain, soutient cette délicatesse. Endormi il n’est que plus vulnérable, à la merci des cauchemars et des tumultes de ce qui l’entoure, de la vie contemporaine. C’est en utilisant cette innocence que Robert Longo dénonce notre société. L’enfant est également symbole d’avenir, de construction d’identité. Identité que l’on développe, que l’on affirme à travers le sommeil, lorsque l’inconscient peut se libérer et s’exprimer.

Provenance : Galerie Daniel Templon (Paris). Acquisition en 2009.

Provenance : Christie’s New York. Acquisition en 2010.

Provenance : Christie’s Amsterdam (Property of the Scheringa Museum of Realist Art). Acquisition en 2012.

Avec Wer hat Bambi getotet ?, l’artiste fait revivre La Biche morte de Gustave Courbet (huile sur toile, Musée d’Orsay), scène de chasse de 1857 témoignant de l’affection du peintre réaliste pour les siens et sa région. À l’inverse, Florian Süssmayr, dont la pratique de la chasse par sa propre famille l’excède, se révolte ici contre l’ordre établi et la morale bourgeoise. Il s’inspire d’une pochette de disque des Sex Pistols, Who killed Bambi, pour dénoncer un système qui ne lui offre aucun avenir, symbolisé par une biche morte, ciblée par une flèche qui lui assure une mort lente et douloureuse. La fragilité et la souffrance de la biche sont amplifiées par la matière utilisée, une terre semblable à des cendres qui laisse des traces à chaque exposition.

Provenance : Galerie Rüdiger Schöttle. Acquisition en 2011.

Betty Tompkins crée une série nommée « Fuck paintings » inspirée d’images pornographiques hétérosexuelles, tirées de revues appartenant dit-on à son époux. Ces oeuvres longtemps censurées rencontrent le succès à New York en 1969 (année érotique). Il faudra attendre 2003 pour qu’une peinture soit acquise par le Centre Pompidou. En 2006 au Japon les œuvres rencontrent de nouveau la censure, c’est donc bien un cycle récurrent qui traverse l’évolution des moeurs et des cultures. La mise en exergue par le gros plan nous éloigne radicalement du sujet et nous conduit à travers un paysage, qui à mieux y regarder, est confortable et rassurant par ses rondeurs abstraites.

Provenance: Galerie Rodolphe Janssen (Bruxelles). Acquisition en 2012.

Cette photographie prend place à Times Square. Ces dizaines de corps nus viennent contraster avec le paysage presque désertique de l’avenue, qui a d’habitude des allures de fourmilière urbaine. Spencer Tunick effectue ses prises de vue à l’aube pour éviter la circulation, donnant ainsi à sa photographie un sentiment de désolation. Elle est d’autant plus frappante qu’elle s’inscrit dans un contexte où le maire de New York de l’époque, Rudolph Giuliani (de 1994 à 2001), mène une importante politique de censure. En retirant par exemple les sex-shop de Times Square. Ainsi, le choix de ce lieu, où cet acte et cette nudité ne sont donc pas les bienvenus, prend d’autant plus de sens.

Provenance: Philips New York. Acquisition en 2008.

Ce loup d’apparence féroce est transformé en bibelot de céramique, si fragile intrinsèquement. Il est aussi muselé par une camisole élégamment crochetée. Féminité, tradition, modernité et dérision caractérisent l’oeuvre de cette artiste.

Provenance: Galerie Horrach Moya (Palma de Majorque). Acquisition en 2009.